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La Grue cendrée est un nicheur septentrional, colonisant une grande partie de la Scandinavie, de l’Europe du nord-est et de la Sibérie. Il existe bien quelques isolats de populations ici ou là, parfois sédentaires mais ils restent très marginaux.
C’est le territoire que l’espèce occupe durant sa période de reproduction, où elle pond et élève ses poussins, cela du printemps à l’automne.

Les couples de grue cendrée sont généralement unis pour la vie.
Seule la mort d’un individu ou la succession d’échecs de reproduction les conduit à rechercher un autre partenaire.
Puisque les grues ont quitté la France de bonne heure (et l’Espagne ou l’Afrique encore plus tôt !), elle seront de retour assez tôt, les plus précoces étant notés dès la mi-mars.

Les couples ne migrent pas systématiquement ensemble mais arrivent à destination avec quelques jours de décalages.
Ils devront alors soit utiliser le nid de l’année passée, soit en construire un nouveau pour les plus jeunes. Le nid est fait de brindilles et de branchages, d’un mètre environ de diamètre et d’une trentaine de centimètre de haut, le plus souvent ceinturé d’eau vive.

Dans le même temps, les oiseaux vont se livrer au merveilleux ballet qu’est la parade nuptiale.
Ce sont de véritables danses.
Les grues sautillent, se courbent, gambadent, déploient leurs ailes, tendent le cou... Tout en recherchant la plus parfaite synchronisation avec leur partenaire. Cette étape a pour but de se prouver mutuellement une bonne compréhension et de se mettre en « phase », ce qui déterminera en partie la réussite de leur reproduction.
Au terme de toutes ces danses, que l’on peut déjà commencer à observer sur les sites d’hivernage peu avant leur départ, l’accouplement doit avoir lieu. C’est la femelle qui en déterminera le moment exact.

La ponte intervient ensuite de fin-mars à début juin. Deux œufs sont pondus, à deux jours d’intervalle, et couvés dès l’arrivée du premier. Près d’un mois plus tard, le premier œuf éclot.
Déjà couvert d’un beau duvet brun-jaune, le nouveau-né voit déjà, marche déjà.

Les poussins de la grue sont nidifuges, c’est à dire qu’ils « fuient le nid » dès la sortie de l’œuf, pour ne plus y revenir. Ils suivent les parents, qui doivent paraître bien grands pour des êtres d’à peine une quinzaine de centimètres, et grandiront à leur charge jusqu’à leur envol, au cours de l’été.